Tango écrit en 1924 par les Castillo père et fils : José Gonzalez pour les paroles, son fils Cátulo pour la musique, lui qui devint plus tard un des grands poètes du tango.
Ce tango est très souvent dansé dans les milongas en version instrumentale, et je ne me doutais pas du drame qu'il évoquait, jusqu'à ce qu'un jour une question d'une amie me fasse rechercher les paroles...
Je suggère d'écouter la version instrumentale de Di Sarli, et la version chantée par Roberto Rufino, et vos commentaires sont les bienvenus.
El organito de la tarde Al paso tardo de un pobre viejo puebla de notas el arrabal, con un concierto de vidrios rotos, el organito crepuscular. Dándole vueltas a la manija un hombre rengo marcha detrás mientras la dura pata de palo marca del tango el compás.
En las notas de esa musiquita hay no sé qué vaga sensación que el barrio parece impregnarse todo de emoción. Y es porque son tantos los recuerdos que a su paso despertando va que llena las almas con un gran deseo de llorar.
Y al triste son de esa su canción sigue el organito lerdo como sembrando a su paso más pesar en el recuerdo, más calor en el ocaso. Y allá se va de su tango al son como buscando la noche que apagará su canción.
Cuentan las viejas que todo saben y que el pianito junta a charlar que aquel viejito tuvo una hija que era la gloria del arrabal. Cuentan que el rengo era su novio y que en el corte no tuvo igual... Supo con ella, y en las milongas, con aquel tango reinar.
Pero vino un día un forastero, bailarín, buen mozo y peleador que en una milonga compañera y pierna le quitó. Desde entonces es que padre y novio van buscando por el arrabal la ingrata muchacha al compás de aquel tango fatal.
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Le limonaire du crépuscule Au pas qui traîne d'un pauvre vieillard Le limonaire crépusculaire Peuple de notes tout le quartier Dans un concert de verres cassés. Tournant tournant la manivelle Un homme boiteux marche derrière, Tandis que sa dure jambe de bois
Marque le rythme du tango.
Et dans les notes de cette mélodie Il y a je ne sais quelle vague sensation Que le quartier semble Tout imprégné d'une émotion. Et c'est parce qu'il y a tant de souvenirs Que leur passage réveille peu à peu Qui donnent aux âmes une grande envie de pleurer.
Et au triste son De sa chanson Le lent petit orgue avance Comme semant sur son passage Plus de peine dans le souvenir, Plus de chaleur dans le coucher. Et il s'en va Au son de son tango Comme cherchant la nuit Qui éteindrait sa chanson.
Les vieilles qui savent tout racontent, Elles que le petit piano réunit pour bavarder, Que ce vieillard avait une fille Qui était la gloire du quartier. On dit que le boiteux était son fiancé Qu'il n'avait pas son pareil dans le "corte"… Il a pu avec elle, et dans les milongas, Régner avec ce tango-là.
Mais un jour arrive un étranger, Danseur, beau gosse et bagarreur Qui dans une milonga Lui enlève la compagne et la jambe. Et depuis père et fiancé Cherchent dans le quartier L'ingrate jeune fille, Au rythme de ce tango fatal.
Adaptation française par Léon Lévy-Bencheton Tous droits réservés © 2019 |
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Maurice (mercredi, 25 mars 2020 11:03)
Nostalgie de l’orgue de Barbarie
Bien rendue