ESTAMPA DE VARÓN (milonga)

 

 

ESTAMPA DE VARÓN (milonga) - PRESTANCE D'HOMME

Letra Américo Surdé - Música Mariano Mores

 

Juan d'Arienzo / Alberto Echagüe 

En su segunda conferencia del ciclo "El tango", Jorge Luis Borges nos habla de los compadres, compadritos y guapos, que relaciona con los gauchos venidos a la ciudad, y nos dice que "esos hombres crearon…lo que yo he llamado en algún poema ….."la secta del cuchillo y del coraje". Es decir,  …. se propusieron como ideal el de ser valientes; crearon, a su modo, una religión."

Esta milonga, con música de Mariano Mores, nos canta con admiración una de estas figuras típicas.

 

Lors de sa deuxième conférence du cycle "El tango", Jorge Luis Borges nous parle des compadres, compadritos et guapos, qu'il rapproche des gauchos venus en ville, et nous dit que "ces hommes ont créé…. ce que j’ai appelé dans un poème …." la secte du couteau et du courage". Je veux dire, …. ils se proposèrent comme idéal d’être courageux ; ils créèrent, à leur manière, une religion."

Cette milonga, sur une musique de Mariano Mores, nous chante avec admiration un de ces personnages typiques.

   

 

Es popular su figura,
Como arrogante su estampa,

Nació en la sombra del hampa,
Y allí tendrá sepultura.

Su corazón de malevo
Hecho a bravura y coraje

Jamás temió que el ultraje
Humillara su altivez

Es un bravo varón
Hecho al tiempo de ayer
Parco y lento al hablar
Su palabra es acción
El coraje es su ley
Es constante y tenaz
Lo que no ha de cumplir
No promete jamás.

Pero hay algo que al fin
Lo domina también
Son dos ojos de luz
Y una boca de flor
Que lo miran ahogar
Que no puede pensar

Porque sabe querer
Y el amor es amor

 

Sa silhouette est populaire

Et orgueilleuse sa prestance,

Né dans l'ombre de la pègre,

Où il aura sépulture.

Son âme de bagarreur

Toute de bravoure et courage

N'a jamais craint que l'outrage

Puisse humilier son orgueil.

C'est un homme de courage

Venu d'un autre temps

Avare, lent quand il parle

Sa parole est l'action.

Le courage est sa loi

Il est sûr et tenace

S'il ne peut pas tenir

Il ne promet jamais.

Mais une chose à la fin

Le maitrise également

Ce sont deux yeux très clairs

Et une bouche en fleur

Qui le voient suffoquer

Car il n'peut pas penser

Parce qu'il sait, oui, aimer

Et l'amour est amour.

 

Adaptation française par Léon Lévy-Bencheton

Tous droits réservés © 2019

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    Dominique LESCARRET "El ingeniero" (samedi, 25 janvier 2020 13:14)

    Bonjour, avec une précision concernant Borges : quand il parle des gauchos sédentarisés, il y a bien longtemps qu'il n'y a plus de gauchos en Argentine. D'abord utilisés, et décimés en première ligne, en 1814 lors de la guerre civile "unitarios" contre "federales", ils venaient de perdre tout ce qui les caractérisait : la liberté et les immenses territoires libres, toutes passés entre les mains de l'Etat. Ensuite ceux qui restent, qui ne veulent pas travailler pour un fermier, et qui ne sont plus que des mercenaires au service d'une cause ou d'une autre, iront mourir en 1833 et 1834 au service de Rosas. Le peu qui survécurent n'ont plus de gauchos que le nom. L'arrivée des barbelés, le marquage des bœufs, les transforment en "péons", simples ouvriers agricoles. Leur mode de vie a totalement changé, leur culture aussi. Ce sont ceux-là, toujours baptisés gauchos, mais qui n'en sont plus depuis bien longtemps, qui vont arriver à la périphérique de Buenos Aires et participer au melting polt culturel d'où surgira le tango. Ensuite le mythe fut créé. Borges, comme toute la grande vague "gauchoesque" des auteurs argentins, de Bartolomé Hidalgo à Ricardo Güiraldes, était un citadin qui n'a probablement jamais rencontré un véritable gaucho… :-)